Toussaint 2021. Envie de faire un vrai break, de déconnecter et de prendre le grand air pour recharger les batteries avant d’affronter l’hiver. Claudine et Jean-Yves nous font rêver depuis un moment avec la cabane qu’ils ont construite dans le Trièves, dans le pays de Claudine. C’est parti !
La route est longue quand même : Tours, Bourges, Clermont-Ferrand, Lyon, Grenoble… 7h de voiture. En comptant les pauses, on y passe une journée. On grimpe progressivement, les montagnes se dessinent. Le plateau du Trièves est à 800 m d’altitude environ et est enserré entre le massif du Vercors et le celui du Devoluy. On pénètre dans une région rurale, boisée avec des petits villages aux maisons de pierre, des corps de ferme, des champs labourés, des près avec des moutons, des chèvres, des cochons, des vaches des ânes et des chevaux. La route est sinueuse mais est assez large.
Lavars
Nous arrivons à Lavars quasiment de nuit. Il faut laisser la voiture sur la place du village et s’y rendre à pied. Le village est assez austère, on n’y trouve pas même une boulangerie. La cabane est construite à flanc de montagne, sur un terrain en étages. C’est une cabane en bois faite en grande partie de matériaux de récupération, un pièce principale, une petite chambre et une belle mezzanine avec vue panoramique.
La cabane est confortable et bien aménagée. Elle est assez rustique, sans internet, sans télévision ou micro-ondes, mais chaleureuse. Un poêle réchauffe la cabane très rapidement. Les toilettes sèches, tellement simples nous libèrent de nos clichés et nous donnent envie de franchir la pas et d’en installer dans notre jardin.
La cabane est orientée plein sud, une grande baie vitrée permet de profiter de la vue sur le mont aiguille, un python rocheux identifiable de tout le Trièves auquel les nuages et les brumes s’accrochent le matin ou le soir.
Mens
Mens est le village le plus proche, on y fait un tour et quelques achats. Mens possède un vrai centre bourg historique. Les maisons avec toits en lauze et gerbières sont serrées les unes contre les autres dans des petites ruelles piétonnières. C’est un endroit authentique qui n’est pas envahi de touristes, on y trouve de petits magasins de produits locaux, c’est souvent bio mais pas bobo pour autant. On y trouve une charcuterie appétissante avec des spécialités locales de saucisses à cuire aromatisées aux légumes (le murçon) et différents fromages de chèvre.
Le lac de Monteynard-Avignonet
C’est un lac artificiel formé par un barrage, un lac en longueur d’une eau turquoise. Treffort est une base de loisirs nautiques, un bateau y organise des mini-croisières, c’est un spot pour véliplanchistes et kytes surfistes. En dehors de Treffort, les bords du lac ne sont pas accessibles, ce sont plutôt des roches abruptes avec des petites criques et des flancs boisés.
On longe le lac en traversant une forêt de résineux et de feuillus. Les couleurs sont flamboyantes. L’automne est une belle période pour randonner en montagne, les versants sont lumineux de vert, de jaune, d’orange.
Dans le fond, le lac se divise en deux et s’écoule dans l’Ebron et le Drac. Une attraction assez inédite du coin : des passerelles himalayennes sur les deux rivières. La passerelle de l’Ebron fait 250 mètres de long et est suspendue à 80 mètres au-dessus de la rivière. En fait cela dépend de la hauteur du lac, mais ici, on est à la fin de l’été et le lac est bas. Il paraît qu’il y a 50 tonnes de câbles et qu’on peut y tenir à 800 personnes en même temps. Cela n’empêche pas la sensation de vertige qui nous prend dès qu’on s’aventure au-dessus de la rivière. Surtout, ne pas regarder vers le bas pour ne pas manquer d’équilibre. La passerelle vibre avec les pas, c’est déstabilisant et un peu grisant aussi.
Promenade autour du Mont Aiguille
Clelles est en réalité plus proche que Mens mais un peu plus petit. Le village possède une place charmante avec un hôtel de ville impressionnant et un café bistrot sympathique. On voit que Clelles est le point de départ de nombreuses randonnées. Il y a de nombreuses fontaines. Dans la petite épicerie bio, on trouve tous les fromages du coin : tomme, chèvres ou bleu.
Chichilianne est un autre village charmant, un peu plus haut, avec des départs de randos, une ferme équestre, c’est aussi une station de ski nordique. Nous passons sur l’autre versant pour nous arrêter à Trézannne, à 1000 mètres d’altitude. Il y a là une chapelle avec un toit de chaumes. Nous avons une autre vue sur le Mont Aiguille et à nouveau de nombreux départs de randonnées. On emprunte un des sentiers et ça grimpe sec. Ici, les marcheurs sont équipés pour la randonnées. C’est une belle après-midi ensoleillée et les pans de montagnes sont illuminés des couleurs de l’automne.
Par un très jolie route très sinueuse et boisée à travers la montagne, nous rejoignons Gresse en Vercors, nous passons le col de l’Allimas à 1350 mètres d’altitude. On a une belle vue sur une longue corniche rocheuse très découpée. Gresse en Vercors est une station de ski à 1200 mètres d’altitude. On sent que la température est plus fraiche et la météo annonce de la neige pour la semaine prochaine.
La boucle des cols
Nous faisons une boucle autour de Lavars, qui nous amène à passer par différents versants de la montagne et à franchir plusieurs cols.
Direction col de la croix haute tout d’abord en empruntant la grande route qui va de Grenoble à Sisteron. Ce col permet de passer dans le département de la Drôme. Les flancs de montagne sont boisés et à nouveau très colorés sous une belle lumière.
Nous changeons de versant pour traverser Laley puis Triminis. On a l’impression d’être au fond de la vallée. Devant nous le grand Ferrand (2750 mètres), un des plus hauts sommets du Dévoluy. Il est impressionnant, très minéral, en contraste avec les versants boisés. L’Ebron en descend, un petit filet à cette époque dont on devine qu’il peut devenir un vrai torrent au printemps.
On peut passer de l’autre côté du massif par le col de Mens (1111 mètres d’altitude), par une petite route. Un panneau nous précise que le col est ouvert, on imagine facilement qu’il sera fermé dès les premières neiges. On s’arrête un instant avant de redescendre de l’autre côté vers Mens. Pour revenir à Lavars, nous contournons le plateau par le col de Cornillon.