Aujourd’hui on a 380 kms à faire pour aller vers Euréka. Rendez-vous avec Jacques Berten, mon « Oncle d’Amérique ». Son père et ma grand-mère étaient cousins germains. Je ne le connais pas, cela fait trente ans qu’il vit aux Etats-Unis. C’est par Facebook que j’ai commencé à m’intéresser à ce membre de la famille qui publiait des images et des vidéos du Montana. Je l’ai contacté, il possède un ranch, des chevaux, un village de tipis et nous sommes ses invités. C’est à peu près tout ce que je sais.

La route 93 étant fermée, on doit faire un détour. On part donc tôt : 7h45. On repasse à Lake Louise, direction Golden. On entre dans le Yoho Park. La route est encore différente, à flanc de montagne. Il y a des travaux pour agrandir la route. Ce sont des parois entières de la montagne qui sont rabotées pour élargir la route. C’est tellement haut ! Un vrai travail de titan. Stéphane roule bien, on fait une pause café puis un arrêt à Wasa Lake pour pique niquer. Il fait chaud. On est à 1h30 d’Euréka. On finit les restes du frigo. Les produits frais ne passent pas la frontière à priori. On appelle Jacques. Il nous a prévenu : à la frontière : profil bas pour tout le monde, pas de lunettes de soleil. Des clients sont restés bloqués 2h à la frontière la veille. On se remet en route, tout le monde est attaché et prêt.

Le camping car est garé sur le côté et nous entrons dans le bureau. Je traduis pour tout le monde, prise d’empreinte de tous les doigts des deux mains, photo, c’est protocolaire et assez glacial. Je revois encore l’employé soutenant mon regard jusqu’au dernier moment en me rendant les passeports. Il chercher à nous intimider. On est bienvenus mais toisés de haut en bas. 15 minutes nous nous remettons en route pour Euréka.

On trouve la route qui mène chez Jacques au kilomètre 176. C’est indiqué « Bear 10 Ranch ». Il a trouvé ce moyen pour que les Américains prononcent correctement son nom (Berten). Il est venu à notre rencontre dans son « rhino », une sorte de quad qui lui permet de circuler dans sa propriété. Nous garons le camping car dans un champ, nous n’y toucherons plus pendant plusieurs jours. On fait le tour de la propriété. Les chevaux tout d’abord. Ils sont magnifiques. Jacques en a 14 actuellement. Il les appelle et ils arrivent. On les déplace dans un autre champ. Legend, le cheval de Jacques, a une tête toute blanche, on dirait qu’il porte un masque.

 

Jacques et Patricia possèdent 30 hectares. Il y a la « red barn », une grange rouge. Le premier niveau lui sert de garage et de sellerie, le second est loué : il y a 2 grandes chambres, la bunk bedroom (avec des lits superposés : on y loge à 6) et la master bedroom ou suite. C’est cosy et bien décoré. Dans son garage, un pick-up Dodge rouge et une calèche.

 

Il y a ensuite le village de tipis et la log cabin (une cabane en rondins meublée). Il y a 6 tipis, entièrement aménagés. Il y a douches extérieures, toilettes, coins avec brasero aménagés mais on est prévenus : interdiction absolue de faire du feu en raison des risques d’incendie. Les enfants vont dormir dans l’un des tipis.

 

Pour nous, ce sera dans la maison de Jacques et de Patricia, une maison magnifique, une « loghouse », une maison en rondins. Ce sont des sections de bois énormes de toute la longueur de la maison, entrecroisées. Ce sont des amis Amish qui ont taillé et assemblé la maison. L’intérieur est incroyablement frais alors qu’il fait très chaud dehors. C’est décoré avec beaucoup de goût. Jacques et Patricia ont aménagé un nid douillet en mezzanine. D’énormes baies vitrées donnent sur la forêt, un ruisseau en contrebas. Qu’est-ce que c’est chouette !

Jacques propose à Basile de monter Legend, son cheval. Quelques tours de manège, à cru. On l’encourage et… c’est la chute. Quelques égratignures mais Basile est tout pâle. Voilà qu’il s’écroule ! Trop d’émotions ?

Il est 17h. Jacques nous annonce le programme : nous allons aller dans une brasserie artisanale pas loin de chez lui. C’est là que travaille Patricia. On peut y boire des bières mais seulement 3 par personne et jusqu’à 20h et pas au-delà. Ils n’ont pas de licence, il faut donc servir uniquement la personne qui boit et on ne peut la resservir que 2 fois. L’endroit est bondé mais uniquement de locaux. On commande des pizzas qui tardent un peu à arriver. Entretemps on goûte la bière. Il y en a une dizaine de variétés, des blondes, des brunes très foncées, des amères, des fruitées… Un « flight », c’est une planche avec 5 petits verres qui permet de goûter les différentes bières. On choisit de l’IPA (Indien Pale Ale). Les bières sont fortes (6 ou 7 °), on ne consommera pas les 3 bières mais on emporte des grandes bouteilles, des growlers.

Retour chez Jacques, on attend Patricia, on prend le frais sur la grande terrasse et on sirote l’IPA.

Sur la route, il y a des dizaines de daims. Jacques dit qu’ici ce sont comme des lapins ! Ils grignotent tout. Impossible de faire un potager ! Les jeunes arbres sont entourés de grillage.

Ah oui, j’ai oublié de parler des deux chiens de la maison : Belle une chienne âgée et Maxi (un mini Queensland Blue Heeeler), un jeune chiot de 6 mois. Son activité préférée : voler les chaussettes et les chaussures qui trainent.

Chacun va se coucher, qui dans son tipi, qui dans la loghouse. On est tous contents de cet espace retrouvé !

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