Mai 2021. L’interdiction de se déplacer à plus de 10 kms de son domicile, levée le 3 mai, nous avons très envie d’aller au bord de la mer. Les prévisions météo annoncent froid et pluie mais nous avons besoin de grand air et de grand large. Et puis sur une île, c’est bien connu, les nuages sont vite chassés !
Belle-Île s’est vite imposée comme une excellente idée pour nous ressourcer quelques jours.
Nous y étions déjà venus il y a plus de 30 ans avec nos vélos et une toile de tente. Nous avions abandonné après 2 jours de pluie non stop… Cette fois-ci nous serons logés en airbn’b et nous louerons une voiture !
Pour nous qui sommes des habitués l’île d’Yeu, Belle-Île est très différente : 20 kms de long et beaucoup de reliefs. Le vélo n’est donc pas une bonne idée si on veut visiter et faire des courses.

Pour traverser, nous prenons un cargo à Quiberon, 50 minutes de traversée. L’île se trouve à 12 kms au large de la pointe de Quiberon, on la distingue très bien même par temps couvert ainsi que Houât et Hoëdic. De l’île aussi la côte est visible. Rien à voir avec l’île d’Yeu où l’on se sent vraiment coupés du monde le soir, une fois le dernier bateau reparti.
Plus grande, l’ile est aussi plus habitée. Une route principale traverse l’ile d’est en ouest, de part et d’autre des sentiers plus ou moins étroits et escarpés permettent de rejoindre la côte. Des maisons typiques bretonnes, toit pentu en ardoises et crépi blanc sont groupées en hameaux. Ce sont des maisons modestes, les ouvertures sont souvent peintes avec des couleurs vives. Le reste de l’île reste à l’état sauvage, lande, prairies, pelouses littorales, marais. On y croise des faisans, des chevaux, des lapins…

Le Pouldon
Notre petite maison se trouve au Pouldon, sur la pointe est de l’île, un peu avant Locmaria. Nous pouvons rejoindre la pointe du Pouldon à pied. La pointe, comme la plupart du littoral est un site naturel protégé par le conservatoire du littoral. Les falaises sont assez hautes et couvertes d’ajoncs en fleurs. La lumière est belle et le contraste des couleurs est saisissant. Un sentier côtier fait le tour de l’île en 80 kms ! Certains passages sont très accidentés et s’apparentent à des sentiers de moyenne montagne. Il faut nécessairement faire des boucles, en saison, un bus permet de faire des étapes.
On ne fait que passer au Palais. Tout y est fermé. C’est triste un port sans bars ! Mais on sent que l’activité n’est pas loin et on voit des terrasses se construire.
La pointe du Poulain
La pointe des Poulains est en réalité une petite île que l’on peut rejoindre à pied par un passage de sable appelé le Tomolo. Sur l’île des Poulains, le phare de Poulains. Ici aussi, site naturel protégé par le conservatoire du littoral qui a acquis l’endroit il y a une vingtaine d’années pour démolir certaines constructions, baliser les circulations piétonnes et permettre la restauration de la végétation. L’île est couverte de bruyère vagabonde, espèce endémique emblématique de Belle île. Elle est en fleur et la lande est rose. La mer est turquoise, ici aussi les contrastes de couleur et de lumière sont magnifiques.
La pointe du Poulain est aussi l’espace Sarah Bernard. L’actrice en effet est tombée amoureuse de Belle-Île et avait acquis un fort dans un des endroits les plus hostiles et les plus sauvages de l’île. Nous faisons une boucle en empruntant la côte sud abritée et vallonée puis la côte nord, très ventée avec un chemin en bord de falaise. Nous terminons par une escale dans le petit port de Sauzon aux maisons très colorées.
L’apothicairerie

C’est un endroit touristique de l’île, qui se trouve sur la côte nord, la côte sauvage. Il est écrit que le lieu s’appelle ainsi car les oiseaux venaient nicher sur la paroi de la falaise formant des nids qui ressemblaient à des pots d’apothicaires. Il y a là une grotte avec de l’eau claire et turquoise. Désormais fermée à la visite, elle présentait un fort potentiel touristique et un hôtel y fut construit au début du 20ème siècle. C’est même là que Sarah Bernard séjourna la première fois qu’elle vint sur l’île. Des photos aériennes montrent aussi un grand magasin de souvenirs. Là, encore, le conservatoire du littoral a fait un travail remarquable en rachetant le site après la fermeture de la grotte. Les bâtiments ont été démolis et la circulation des pétions a été canalisée pour permettre la restauration de la végétation et la reconstruction de la lande couverte de bruyère vagabonde, formant des tapis roses. C’est un message optimiste de voir qu’en 20 ans la nature a repris ses droits.



Les aiguilles de Port Coton
Un autre lieu emblématique de l’île sont les aiguilles de Port Coton, toujours sur la côte nord, un peu après le grand phare. Ce lieu a été immortalisé par Claude Monet. Ce sont des roches pointues qui émergent près de la côte. Par grand vent, l’eau forme de l’écume ressemblant à du coton autour de ces roches. C’est très venté. Le sentier côtier est au bord de la falaise, surplombant les rochers. On ne s’approche pas trop du bord car la roche semble très friable et le vent souffle très fort. La côte est déchiquetée comme de la dentelle.
La côte Sud et la plage des grands sables
Nous terminons par la route côtière sud, celle sur laquelle se trouve la plupart des plages. La plage des grands sables par exemple est une belle plage de sable et on imagine bien le monde qui peut s’y baigner l’été.























